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dimanche 20 mars 2022

Le Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau

Le Journal d’une femme de chambre 

est un roman français d'Octave Mirbeau, paru chez Charpentier-Fasquelle en juillet 1900

Quatre adaptations en ont été faites au cinéma et plusieurs adaptations au théâtre, en France 

et à l'étranger.

De la crise à l’affaire Dreyfus
Une première version a été publiée en feuilleton dans L'Écho de Paris,
du 20 octobre 1891 au 26 avril 18921, alors que le romancier traverse une grave crise
morale et littéraire et néglige de peaufiner ses feuilletons pour les publier en volume. Une
deuxième version, fortement remaniée, a paru dans la dreyfusarde Revue blanche au cours
de l’hiver 1900.



La forme du journal, qui permet la juxtaposition des séquences, le passage constant du 

présent au passé au gré des souvenirs, et le mélange des tons et des genres, contribue à 

rompre avec la linéarité du roman traditionnel, avec la priorité de l’intrigue et surtout avec la 

prétendue objectivité des romans qui se veulent réalistes.


La pourriture des nantis
Célestine, vue par Octave Mirbeau.

Mirbeau donne la parole à une soubrette, Célestine, ce qui est 

déjà subversif en soi, et, à travers son regard qui perçoit le 

monde par le trou de la serrure, il nous fait découvrir les 

nauséabonds dessous du « beau monde », les « bosses 

morales » des classes dominantes et les turpitudes de la 

société bourgeoise qu’il pourfend. Échouée dans un 

bourg normand, chez les Lanlaire, au patronyme grotesque, qui 

doivent leur richesse injustifiable aux filouteries de leurs 

« honorables » parents respectifs, Célestine évoque, au fil de 

ses souvenirs, toutes les places qu’elle a faites depuis des 

années, dans les maisons les plus huppées, et en tire une 

conclusion que le lecteur est invité à faire sienne :

« Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens. »

L’enfer social
Célestine vue par Josef Rippl-Ronaï, La Revue blanche, 15 janvier 1900.

Le récit, éminemment démythificateur, constitue une 

manière d’exploration pédagogique de l’enfer social, où 

règne la loi du plus fort, à peine camouflée par les 

grimaces des nantis. Forme moderne de l’esclavage, la 

condition des domestiques et « gens de maison », comme 

on disait, est dénoncée par la chambrière, que le romancier 

dote d’une lucidité impitoyable :

« On prétend qu’il n’y a plus d’esclavage… Ah ! voilà une bonne blague, par exemple… Et les domestiques, que sont-ils donc, sinon des esclaves ?… Esclaves de fait, avec tout ce que l’esclavage comporte de vileté morale, d'inévitable corruption, de révolte engendreuse de haines. »

 Le domestique est un être « disparate », « un monstrueux hybride humain », qui 

« n’est plus du peuple, d’où il sort », sans être pour autant « de la bourgeoisie où il 

vit et où il tend. » Si tous les serfs des temps modernes sont condamnés à l’instabilité, à la 

surexploitation et à de perpétuelles humiliations, les femmes de chambre sont de surcroît 

traitées comme des prostituées, ce qui est souvent le premier pas vers ce milieu.

Mais Mirbeau ne nourrit pour autant aucune illusion sur les capacités de révolte de 

la gent domestique, qui est aliénée idéologiquement et presque toujours 

corrompue par ses maîtres : après avoir refusé la place de servante-maîtresse que 

lui propose le grotesque capitaine Mauger, Célestine, malgré sa lucidité et son 

dégoût, finit par devenir maîtresse à son tour et par houspiller ses bonnes, dans 

« le petit café » de Cherbourg où elle a suivi le jardinier-cocher Joseph, antisémite et 

sadique, enrichi par le vol audacieux de l’argenterie des Lanlaire, et dont elle s’est 

persuadée qu’il a violé et assassiné une petite fille… 


écouter ce livre audio par chapitres :

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap01

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap02

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap03

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap04

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap05

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap06

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap07

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap08

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap09

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap10

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap11

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap12

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap13

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap14

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap15

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap16

Octave Mirbeau Le Journal d'une femme de chambre Chap17


Ce fichier et sa description proviennent de Wikimedia Commons.



Octave Mirbeau, né le 16 février 1848 à Trévières (Calvados) et 
mort le 16 février 1917 à Paris 8e, était un écrivain, critique d'art et 
journaliste français. Il connut une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques1.

Journaliste influent et fort bien rémunéré, critique d’art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté, Octave Mirbeau était aussi un romancier novateur, qui a contribué à l'évolution du genre romanesque, et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde. Mais, après sa mort, il traverse pendant un demi-siècle une période de purgatoire. Il est visiblement trop dérangeant pour la classe dirigeante, tant sur le plan littéraire et esthétique que sur le plan politique et social.

Inclassable sur un plan littéraire, il fait fi des étiquettes, des théories et des écoles, et il étend à tous les genres littéraires sa contestation radicale des institutions culturelles. Il est aussi politiquement incorrect, farouchement individualiste et libertaire. Il incarne ainsi une figure d'intellectuel critique, potentiellement subversif et « irrécupérable » selon l'expression utilisée par Jean-Paul Sartre dans sa pièce de théâtre Les Mains sales (1948).

Guy de Maupassant lui a dédie sa nouvelle Aux champs (1882).


Le Rouge et le Noir livre 1 de Srandhal

  Le Rouge et le Noir , sous-titré Chronique du xixe siècle, puis Chronique de 1830, est un roman écrit par Stendhal, publié pour la premièr...